Voulez-vous arracher un peu à 2 500 €/ha, beaucoup à 4 000 €/ha ou pas du tout ? Avis à toute la population vigneronne : FranceAgriMer vient de mettre en ligne un formulaire simple pour connaître la nature de vos besoins d’arrachage afin de calibrer l’outil d’aides en discussion avec la Commission Européenne. En ligne jusqu’au mercredi 12 juin prochain, « cette enquête a vocation à apprécier l’ampleur de la réduction temporaire et définitive du vignoble français » résume Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer : « on parle tous de 100 000 hectares à arracher, mais personne n’est capable aujourd’hui de préciser ces chiffres par départements. »
Comme l’indique le formulaire mis en ligne : « il vous est demandé, sous réserve de la validation de ce dispositif au niveau européen, quelle surface vous seriez prêt(e)s à engager » avec l’aide à l’arrachage temporaire (envisagée à 2 500 €/ha avec la possibilité de replanter après 4 ans, mais sans obligation ni sanction) ou l’aide à l’arrachage définitif (prévue à 4 000€/ha avec la perte définitive de ce potentiel de production). Dans les deux cas, sans obligation de renaturation des parcelles arrachées. Identifié par leur SIRET, chaque domaine viticole peut indiquer s’il est intéressé ou non par un arrachage, le cas échéant il précise les surfaces intéressées par le dispositif temporaire et celui définitif, leur segment majoritaire (AOP, IGP ou vin de France) et leur couleur principale (rouge, blanc, rosé).
« Le but est que tout le monde réponde au questionnaire pour quantifier les surfaces intéresser et apprécier les enveloppes budgétaires nécessaires » explique Jérôme Despey, qui rappelle l’objectif de la filière et l’engagement du ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau : une ouverture du dispositif d’aide à l’arrachage le 15 octobre prochain pour deux campagnes. Dans un communiqué, Marc Fesneau confirme que « comme je m’y étais engagé, nous poursuivons avec l’ensemble des acteurs intéressés les travaux visant à mettre en ?uvre une mesure de réduction du potentiel après la prochaine récolte. » Le ministre ajoutant « notre filière viticole est notre fierté, elle fait rayonner la France. Face à la crise structurelle multifactorielle subie par la filière, face à une évolution de la consommation, sur le marché domestique comme à l’export, mais aussi un dérèglement climatique qui touche de plein fouet certains bassins viticoles, l’Etat continuera d’apporter son soutien aux viticulteurs. »
Pas d’engagement juridique
Précisant que cette étude est purement statistique, FranceAgriMer souligne que « les réponses qui seront faites à la présente enquête ne constituent pas une demande d’aide ni un engagement juridique du répondant à déposer une demande d’aide le moment venu », ni ne constitue d’ailleurs « un engagement juridique pour l’Etat de mise en place du dispositif selon les paramètres décrits ci-dessus ». Les discussions se poursuivant au niveau de la Commission Européenne pour finaliser cet outil inédit dans l’Organisation Commune du Marché vitivinicole (OCM vin).
Dans l'immédiat, « je compte sur l’adhésion des viticulteurs à l’enquête lancée ce jour pour nous aider à finaliser ce dispositif structurel primordial pour l’avenir de la filière » espère Marc Fesneau.