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Vendredi 10 mars 2023

Pourquoi "les femmes ne sont pas des vignerons comme les autres"


Que signifie être vigneronne aujourd?hui ? Quatre amies sont revenues avec une réponse après quatre mois d?un périple de l'Espagne à la Géorgie. Leur nouveau documentaire est disponible depuis ce 8 mars sur Youtube.

Pourquoi "les femmes ne sont pas des vignerons comme les autres"

En 2020, Elisabeth Auzias, jeune audoise de 22 ans, fille de vigneron (domaine de Paretlongue), et étudiante à Centrale Lyon, convainc Manon (AgroParisTech), Sophie (ENS) et Zoé (HEC), de prendre les routes d’Europe pour mener une enquête sur l’innovation viticole face au changement climatique, dans le cadre du projet Laccave de l’Inrae.

Avant de partir en van, les amies ont l’idée de rejoindre l’association Worldwine Women, créée l’année précédente, et de profiter de leur voyage pour promouvoir la place des femmes dans le milieu du vin.

En 4 mois, elles parcourent 14 000 kilomètres dans 10 pays (de l’Espagne à la Géorgie) et réalisent 60 interviews. « Nous avons découvert que les femmes ne sont pas des vignerons comme les autres, non pas à cause de leur chromosome X, mais bien grâce à leur statut de combattante qui s’affirme dans un milieu traditionnellement masculin. Elles choisissent ainsi leur métier par passion et ne subissent pas le poids de la tradition. Il semblerait ainsi qu’elles soient plus à même d’innover et de mener des initiatives hors des sentiers battus » raconte Elisabeth à son retour

Pour partager leur expérience au plus grand nombre, et concrétiser le projet de Zoé de se lancer dans l’audiovisuel, les amies décident de monter un documentaire. Elles bouclent « Into the Wine » en 9 mois. Ce film de 52 minutes est disponible sur la plateforme aunomdelaterre.tv.

Le 8 mars dernier, les acolytes profitent de la journée internationale des droits des femmes, pour dévoiler sur Youtube la suite de leur premier documentaire : « Vigneronnes »

Lorena, Christine, Oluş, Elizabet, Ana et Katarina, Marie-Thérèse, Monica et Daniella, Maria-Luisa, Monica et Laura commencent par y raconter leur reprise d’exploitation. « Au départ notre grand-père refusait de boire notre vin. Aux vendanges, il se gardait quelques seaux de raisins et les vinifiait dans son garage. Il a fini par abandonner et nous faire confiance quand il s’est rendu compte que personne ne voulait de sa production » s’amusent aujourd’hui les s?urs à la tête de la Cantina Tibaldi, en Italie.

Faire plaisir à mon père 

« Pour faire plaisir à mon père, qui comptait sur mon frère pour faire durer l’exploitation, j’ai étudié le piano et le français, et je suis devenue vétérinaire. Je suis finalement devenue vigneronne après son décès et je pense qu’il en serait finalement heureux » relate la gérante de la Fattoria Pomona, qui reconnaît « que les amis, le cinéma et le théâtre lui manquent ».

« En amour, c’est très compliqué car pendant 4 mois je ne quitte pas le domaine » poursuit une vigneronne bulgare. « J’ai la chance d’avoir un mari merveilleux qui me comprend très bien » se réjouit celle qui conduit les 250 hectares du domaine Iconic, en Roumanie.

« On n’a jamais fini, le soir on doit faire ci et ça, mais c’est nous qui nous mettons ces pressions » admet Marie-Thérèse Chappaz, première vigneronne Suisse à obtenir une note de 100 points au guide Parker. Pour percer dans un monde historiquement masculin, elle estime qu’ « il faut de la confiance en soi et une petite dose de naïveté, de sorte à ne pas trop calculer, peser le pour et le contre… Si on a envie de quelque chose il faut y aller ». Après 24 millésimes à Condrieu, Christine Vernay est quant à elle heureuse de voir que « la place de la femme dans le monde viticole bouge ».